
For this series of interviews, I’ve chosen 8 questions as a tribute to the iconic 8mm camera, diving into the vision and passion of each filmmaker/actor.
Brandon Gotto is a Belgian filmmaker who began his directorial journey in 2019, developing a distinctive cinematic style.
Is there a movie from your childhood that sparked your love for cinema, or was it something that developed gradually?
Pour ma part, c’est King Kong, le remake de Peter Jackson sorti en 2005. Je l’ai vu à l’âge de 10 ans au cinéma. À l’époque, je rêvais d’être acteur, mais voir le personnage incarné par Jack Black, prêt à tout pour réaliser son film dans cette jungle sauvage, m’a marqué. Il y a eu un déclic. Après la séance, je suis rentré chez moi, j’ai volé la caméra de mon père et j’ai commencé à filmer mes jouets, puis mes amis… et la suite, vous la connaissez.
Which filmmaker inspires you the most, and why?
Fabrice Du Welz et Gaspar Noé ont été décisifs pour moi dans ma cinéphilie et dans ma manière d’aborder ensuite la réalisation de films. Leur singularité visuelle ainsi que l’intensité des performances qu’ils arrivent à tirer de leurs comédiens à travers des scénarios au plus proche de l’humain m’ont donné envie d’explorer cette voie. Du Welz c’est plus fort encore que Noé pour moi, car il est belge. Quand j’ai des moments de doutes et que je me perds, je l’écoute, je lis ses entretiens, je revois ses films et c’est un véritable phare dans la nuit, il m’aide à me recentrer, à me retrouver. Il y a eu un avant et un après la découverte de ces deux cinéastes.
If you could organize your own film festival, what kind of films would you show, and why?
De vrais films indépendants réalisés sans budget ou très peu, hors circuit. Des films qui ne sont nourris que par une passion intense. Pas de subventions, rien de tout ça. Des films bruts. Revenir aux fondamentaux en proposant une sélection fraîche.
What’s a challenge you’ve faced as a filmmaker/actor, and how did you overcome it?
Je pense que c’est la paresse. Quand, assez jeune, on réussit à faire quelques films, malgré les défauts apparents, on est très perméable aux succès des projections, des avant-premières, etc. C’est dangereux en réalité. Il m’a fallu 3 longs-métrages pour me rendre compte qu’il y avait une certaine paresse dans ma mise en scène, dans mes histoires. M’être rendu compte de ça a été une bouffée d’air fraîche bienvenue pour mon dernier film en date (“Iris”) et m’a fait retrouver la fougue de mon adolescence quand je faisais des films avec une énergie folle. Le plus gros défi à surmonter, ça a été ça. Maintenant, je suis gonflé à bloc pour la suite. Se mettre en danger et s’interdire d’être fatigué, c’est le maître mot.
Can you describe a moment on set that has left a lasting impression on you?
C’est compliqué. C’est tellement intense et, pour ma part, je tourne tellement vite et tellement de choses lors d’un tournage que j’ai l’impression d’être là et pas là en même temps. Je pense que le premier plan et le dernier plan mis en boîte sont les plus significatifs émotionnellement. Le premier plan, ça y est. L’aventure commence enfin, il y a de l’excitation mélangée à la peur, de la curiosité, on sait déjà à ce moment si tout va rouler ou pas. Et le dernier plan qui est un soulagement et une joie intense, car on sait ce qu’on a tourné avant, on sait ce que ça vaut ou pas, et c’est un premier point final empreint d’émotion.
If you had the chance to make a film about your own life, what genre would it be, and who would play you?
Je pense qu’il s’agit de “IRIS”, mon dernier film. Il n’est pas autobiographique et le personnage principal est interprété par une jeune femme, donc c’est carrément différent, mais il est très personnel. Énormément. D’ailleurs, je pense que je ne pourrais plus en faire un aussi personnel que celui-là.
What are your top three favorite movies of all time, and what makes them so special to you?
“Irréversible” de Gaspar Noé, “Le masque de Zorro” (1998) et, récemment, “Maldoror” de Fabrice Du Welz qui vient de se hisser dans mon top. Pour “Irréversible”, je sais que ça peut paraître douteux, car il y a une scène tristement célèbre dans ce film, qui me dérange particulièrement, mais le film est tellement fort, singulier, expérimental, humain. C’est un film qui m’a marqué à jamais. C’est une expérience puissante et, depuis, je n’ai eu de cesse que de vouloir proposer des films capables d’offrir une vraie expérience cinématographique qu’on ressent jusqu’aux tripes. “Le masque de Zorro”, je pense que c’est pour l’enfant qui est en moi. Le film est cependant exceptionnel. C’est un grand film d’aventure, romantique, drôle et la musique est magnifique, exotique. Il est malheureusement sous-estimé, je trouve. Il est incroyable. Je me retiens de le regarder trop souvent. Pour “Maldoror”, c’est un coup de foudre soudain. Il est récent, mais j’ai une connexion tellement forte avec ce film. D’une part, le réalisateur. Et pour le reste, c’est une sombre histoire belge qui a longtemps plané sur la région dans laquelle j’ai passé mon enfance et mon adolescence. Je connais très bien Charleroi, la ville où l’entièreté du film a été tournée, c’est donc particulier de voir l’endroit où on a vécu beaucoup de moments à l’écran de manière aussi cinématographique. Il y a des personnages siciliens dans l’histoire, mon grand-père maternel, que j’aimais beaucoup, était Sicilien. Du Welz a réussi à retranscrire une authenticité que j’ai connue, vécue. C’est très difficile à décrire, mais je pense que pour toutes ces raisons et aussi parce-que je trouve le film excellent, j’en suis tombé amoureux. C’est rare quand ça arrive, mon top cinéma n’avait pas changé en 10 ans, mais depuis que je l’ai vu, il s’est imposé haut la main.
If you could share one life lesson with our readers, what would it be?
Ne laissez jamais de côté vos vrais amis, peut-être plus discrets de nature, pour des faux amis qui, par leur grande gueule et leurs grands gestes, vont vous séduire. C’est la pire chose à faire. Ils représentent le diable. Ils vous éloignent des véritables bonnes personnes. Il faut bien s’entourer. C’est la clé de tout. C’est difficile, mais avec l’âge, tout apparaît plus clair. Ma leçon de vie personnelle, c’est celle-là.
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